Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Flammarion. Maison emblématique de l'édition française, aux livres identifiables au premier regard par leur couleur crème. Familiers du travail des éditeurs indépendants, nous avons eu envie d'en savoir plus sur la démarche et la méthode d'un éditeur d'une maison d'édition historique dans le paysage littéraire français. Rencontre avec un "Garçon Moderne" (du nom de son compte Instagram), Guillaume Robert. Je suis Editeur Parce que... je sais accompagner les talents.
Comment êtes-vous devenu éditeur ? Au siècle dernier, j’étais étudiant en Lettres à la Sorbonne mais je sentais que je ne voulais pas devenir prof. Un jour, j’attrape au hasard un livre dans ma bibliothèque, Cent ans de solitude, et j’appelle spontanément les éditions du Seuil. Comme je ne connaissais personne, c’est grâce à Nicole, la standardiste de l’époque, que je décroche mon premier stage dans l’édition. Et, dès le premier jour, je sais que ma vie professionnelle sera dans cet univers. Quels sont les aspects que vous préférez dans ce métier ? Ceux que vous aimez le moins ?J’aime toutes les étapes de la vie d’un livre… Mais j’ai un faible pour le moment où, avec l’auteur, on cherche avec le sujet et l’angle du prochain projet. Un peu comme un producteur, je suis un éditeur assez interventionniste à cette étape. J’aime moins le moment des corrections, j’ai toujours peur qu’il reste des coquilles. Comment choisissez-vous vos auteurs, leurs manuscrits ? Je ne fonctionne qu’au coup de cœur. Il y a tellement de concurrence que si vous n’êtes pas convaincu vous-même à 100% vous ne parviendrez à convaincre personne. Il faut de l’énergie pour donner envie aux commerciaux, aux libraires, aux journalistes. Seule l’absolue sincérité fonctionne.
Comment travaillez-vous avec vos auteurs, les accompagnez-vous tout au long de l’écriture ? Comment se passe l’après publication ? Quand je crois en un projet, je suis présent à toutes les étapes, de l’écriture du plan jusqu’au dernier salon du livre en province. J’aime accompagner et défendre mes livres. Selon moi, un bon éditeur doit aussi être l’attaché de presse de ses titres.
Quels sont vos livres préférés, que vous avez édités et en général ?Du côté des romans, je suis particulièrement fier de trois titres qui correspondent parfaitement à mon envie de lecteur : Saint Salopard de Barbara Israël, un formidable roman épistolaire sur Maurice Sachs qui a reçu de nombreux prix, Jours brûlants à Key West de Brigitte Kernel, qui en partant de la rencontre vraie entre Françoise Sagan, Tennessee Williams et Carson McCullers a fait une fiction incroyable, Elsa Mon amour de Simonetta Greggio qui fait revivre Elsa Morante, c’est mon titre de rentrée littéraire, j’y crois à mort.