Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Créée en 2006, la maison d'édition québécoise La Peuplade propose une littérature contemporaine singulière, où les styles et les voix multiples dessinent une ligne éditoriale créative et diversifiée. Arrivée en France depuis quelques années, La Peuplade apparaît désormais, avec des auteurs.trices du monde entier (Québec, mais aussi Groenland, Iles Féroé...) comme l'un des éditeurs indépendants les plus marquants. Rencontre avec une équipe plurielle.
Nous sommes éditeurs parce que ... les livres nous ouvrent les yeux
Comment êtes-vous devenu éditeurs ?
Nous sommes arrivés à l’édition par l’écriture, par notre intérêt pour les beaux objets et les œuvres d’art. À travers ce projet de maison d’édition, nous avons pu regrouper toutes nos passions : les livres, les rencontres et les voyages.
Comment avez-vous défini la ligne éditoriale de votre maison ? Et son nom aussi, qu’évoque-t-il pour vous ?
Dès la première année d’activité en 2006, nous avons publié de la fiction et de la poésie, trajectoires auxquelles s’est ajoutée il y a quelques années notre collection de littérature étrangère, « Fictions du Nord ». La ligne éditoriale mise avant tout sur la qualité littéraire et sur l’accessibilité d’une littérature vaste, ouverte, précise. Les projets recoupent certains thèmes importants : l’appropriation du territoire – réel et imaginaire –, les identités contemporaines, les formes d’amour. La Peuplade, par son nom, évoque la tribu, le rassemblement, le peuplement. Peupler les territoires par l’art, par la littérature. Tout cela est à la base d’une formidable communauté d’esprit.
Publiez-vous ce que vous aimez lire ?
Principalement. Nous choisissons de publier une douzaine de titres par année, ceux-ci doivent nous renverser, nous déplacer, nous faire voyager et rêver, nourrir notre pensée. Le choix des projets est réfléchi de façon à offrir une diversité balancée de genres et de provenances. Nous nous intéressons également aux démarches des auteurs que nous accompagnons. Nous aimons les voir évoluer et se déployer.
Comment choisissez-vous vos auteurs pour constituer un catalogue au voix aussi diversifiées ?
La question donne la réponse : nous attendons les voix. Nous sommes patients et scrupuleux. La distinction de la voix de création est sans doute le premier critère recherché. Quand la voix résonne et nous harponne, nous savons que nous tenons une œuvre et nous nous engageons alors dans une grande lutte pour la faire entendre, la faire connaître. Habituellement, nous choisissons des auteurs qui ont aussi choisi La Peuplade. Je veux dire par là qu’ils ont lu nos livres, qu’ils ont choisi la maison d’édition pour ce qu’elle propose intrinsèquement. Ainsi nous nous trouvons mutuellement.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ?
Sa diversité, sa matière, son intensité. Aussi, l’édition, c’est relation, rencontres, voyages. Ça, on ne pourrait remplacer ça pour rien au monde. Nous ne sommes pas seuls.
Pour nous Français, pouvez-vous un peu nous dire ce que vous observez comme différences entre le marché du livre québécois et le marché français ? Les habitudes de lecture, les types de livres publiés...
Nous observons des différences à tous les niveaux, le marché, la production de livres et le milieu littéraire étant d’abord de taille complètement disproportionné : les créateurs n’ont pas les mêmes couleurs ; les libraires travaillent avec différentes approches ; la tradition éditoriale oblige à diverses perspectives ; les lectorats ne présentent pas les mêmes attentes, désirs ou exigences. C’est une aventure professionnelle fascinante de notre point de vue de pouvoir découvrir les deux marchés et les mettre en lumière.