Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Dalva. Comme "Dalva", le roman de Jim Harrison, hommage aux femmes libres et sauvages, que Juliette Ponce, la fondatrice, aime particulièrement. Maison d'édition fraîchement née, Dalva entend donner la part belle aux écrivaines du monde entier. Les premiers titres portent les voix de femmes du Japon et d'Australie. Les rejoindront bientôt des américaines, espagnoles, anglaises, françaises... des femmes aux récits singuliers et vivants, des femmes qui écrivent pour changer le monde. Un programme des plus prometteurs !
Je suis Editrice parce que... Je suis fascinée par cette capacité des êtres humains à inventer des histoires et que j’aime l’idée de les accompagner, de les aider à les faire naître. Je crois que je suis éditrice parce que j’aime les êtres humains !
Comment êtes vous devenue éditrice ?
Je suivais des études d’ethnologie et en thèse j’ai fait un long voyage d’étude au Mexique. Pendant cette expérience singulière, les livres, et les livres de fiction en particulier, m’ont sauvé la vie. À mon retour j’ai décidé de quitter le monde universitaire et de chercher un stage dans une maison d’édition. J’ai commencé par faire le tri des manuscrits, des lectures puis petit à petit on m’a confié des responsabilités éditoriales.
Comment avez-vous défini la ligne éditoriale de votre maison ? Pourquoi ne publier que des femmes ?
Je crois profondément que des actions concrètes et simples peuvent modifier nos manières de voir les choses et à terme contribuer à résoudre des problèmes aussi profonds et anciens que celui de l’inégalité entre les hommes et les femmes. Il se trouve qu’en France la parité n’existe pas du tout entre auteurs et autrices, et qu’il m’a semblé judicieux de le souligner et de tenter d’y remédier à ma modeste échelle en ne publiant que des femmes. L’idée était également de porter des voix qui sortent des sentiers battus et d’aborder des thématiques et des genres peu ou pas associés (assez arbitrairement d’ailleurs), aux ouvrages écrits par des femmes. De donner à lire ce qu’écrivent les femmes dans toute leur diversité.
Comment sélectionnez-vous les titres que vous souhaitez publier ? Comment se passe le choix des manuscrits, le travail dessus ?
Je choisis énormément à l’instinct, très souvent dès les premières 20 ou 30 pages lues. Je cherche des voix, une patte : j’adore me dire « tiens mais je n’ai jamais rien lu de semblable ». J’ai des thèmes de prédilection comme le nature writing par exemple. Pour Dalva je cherche vraiment des textes de femmes qui se distinguent par leur originalité, par leur voix propre. Quant au travail sur le texte il est différent selon qu’il s’agisse de littérature française ou étrangère. Les textes étrangers arrivent le plus souvent par l’intermédiaire d’agents littéraires, et sont déjà très aboutis au moment de ma lecture. Le travail se fera essentiellement avec le traducteur ou la traductrice, et c’est une étape de création que j’aime beaucoup. Cette capacité à créer dans la contrainte, d’inventer tout en restant dans la voix d’un autre c’est passionnant. En français, la tâche est différente : il s’agit souvent de repérer des potentialités, il y a une marge de retravail sur le texte, d’échange avec les autrices, de réflexion sur la structure du récit dans le respect bien sûr des envies et des choix de leur créatrice qui est passionnant.
Quelles sont vos maisons préférées à part la votre ?
Il y en a tant ! J’ai une grande admiration pour P.O.L et un lien particulier avec cette maison, elle compte beaucoup pour moi. Et puis j’aime aussi le Tripode, Les Éditions du Sous-Sol.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ?
Deux moments : celui de la découverte d’un texte, l’excitation qui précède la lecture et l’accompagne quand le livre tient ses promesses, et celui de la sortie du livre qui est un mélange de fol espoir, d’angoisse, d’échanges avec tout un tas d’autres acteurs de la chaîne du livre : commerciaux, libraires, journalistes.