Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Une petite perle, ce recueil de 4 novellas à la fois caustiques et satiriques, poétiques et humoristiques. Joshua Cohen, qui vit à Red Hook, un coin plus bobo-tu-meurs de Brooklyn, porte des petites lunettes comme un parfait personnage d’un film de Noah Baumbach. Loin l’idée de dénaturer par une comparaison arty la qualité d’une écriture qui évoque immédiatement ce New-York artistique, lettré et un peu utopique que l’on aime, bien au contraire ! En 4 textes, Joshua Cohen s’attaque à 4 grandes thématiques de l’époque : internet (ou plutôt l’anonymat sur internet), la malbouffe, subtilement amenée par une histoire de crampe de l’écrivain, l’écriture et ses ateliers et enfin, le porno et ses conséquences.Il s’y attaque avec une subtilité et un esprit déroutants, se servant en permanence de métaphores et chemins de traverse, comme celle d’un professeur d’écriture qui forme ses étudiants poètes à l’architecture, pour mieux dénoncer la réalité contemporaine. Ecrivain de la « génération du rien », comme il le dit lui-même, Joshua Cohen déploie une écriture étrange, presque conceptuelle, parfois philosophique, même, pour pousser les murs de son style et de notre réflexion. Loin le terre à terre, loin le balisé, il emporte son lecteur dans des contes modernes où l’identité est toujours mise en perspective par rapport à l’époque. Par exemple ? Dans la dernière nouvelle, quand il parle des femmes qui ont joué dans des films pornos : « elles ne sont plus de purs êtres humains de chair et d'os, et pourtant pas non plus de pures données transmises sous forme d'images et de sons, elles sont un peu les deux - dans des limbes ». Le post-modernisme ne s’est jamais aussi bien porté ! Votre message a été envoyé - Joshua Cohen. Traduction de Annie-France Mistral. Editions Le Nouvel Attila