Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
V.I.T.R.I.O.L. Lydia Lunch. Traduction de l’américain par Elise Passavant. Dans cette vingtaine de textes courts, entre la non-fiction, la nouvelle et le spoken words, Lydia Lunch déroule toujours son regard inimitable et inégalé sur la société contemporaine. Avec sa plume vive, où sexe, mort, drogue, violence et poésie se mêlent, elle passe un coup de décapant sur le monde, les mécanismes humains et l’hypocrisie qui gouverne l’époque. Icône underground, actrice, photographe, poétesse, musicienne, Lydia Lunch, c’est un peu la version trash de Patti Smith, c’est une insurrection ambulante. Elle associe verve punk et regard sociologique, trash et politique, révolte et humour dans une prose rythmée et sans fioritures. Rien n’est laissé au hasard de son ton gonzo et pied au plancher. Des femmes comme elles, on en a besoin, on a besoin d’entendre ce genre de coups de gueule, besoin de cette énergie et de ces coups de pieds au cul. Editions Au Diable Vauvert
Corregidora. Gayl Jones. Traduction de l’américain par Madeleine Nasalik. Publié en 1975, ce roman, le premier de l’autrice, a été repéré et édité par Toni Morrison en personne. Considéré comme un classique contemporain, il raconte la vie d’Ursa, qui chante le blues tous les soirs dans un cabaret du Kentucky. Un soir, son mari jaloux la frappe et lui fait perdre l’enfant qu’elle portait. Ursa réalise alors qu’elle n’aura pas d’enfant à qui transmettre les histoires que les femmes de sa lignée se transmettent de génération en génération, histoires marquées par la violence des hommes et de l’esclavage. Corregidora, c’est le nom du lieu où elles étaient esclaves, au Brésil, et dont ses aïeules ont réussi, à quel prix, à se libérer… Comme tous les classiques, Corregidora donne des clés de compréhension du présent en éclairant le passé. Et Gayl Jones n’y va pas par quatre chemins. Avec un style cash, limpide, claquant, elle nomme la soumission des femmes à la domination patriarcale, mais aussi leurs élans, leur rage, leur passion. Roman à la fois féminisme et historique, Corregidora est intemporel et politique. Editions Dalva