Parfois, une interview se transforme. Comme une vague, elle prend une forme inattendue et se déroule dans toute sa subtilité. Parti d’un livre, « Teahupo’o le souffle de la vague », roman noir qui a pour personnage principal la vague la plus dangereuse du monde, l'échange est devenu plongée dans un univers.
Il n’y a pas grand chose qui rapproche l’Argentine des terres hawaïennes… Sauf peut-être le sens de la nouvelle, portée ici par deux femmes aux univers très différents mais à la plume acérée.
39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaïennes en beuverie. Kristina Kahakauwila. Traduction de l’anglais (Hawai’i) par Mireille Vignol . Si comme beaucoup, vous associez Hawaii à l’eau bleu et des décors paradisiaques, il y a de fortes chances que ce recueil de six nouvelles vous amène à considérer la réalité autrement. Bien sûr, ici, il y a la nature, le surf, la chaleur, le soleil. Mais il y a bien plus dans ces textes à la construction singulière et au ton apparemment désinvolte qui se pose comme un vernis sur une réalité complexe, souvent brutale, et bien éloignée de l’imagerie de carte postale. Il y a la réalité d’une île trop souvent limitée à son apparence paradisiaque, où les non-dits et tensions familiales deviennent des bombes à retardement, où la violence est tapie. Avec ce premier recueil composé d’univers très différents, l’autrice originaire d’Hawaii pose un regard sans compromis sur une société en pleine mutation, tiraillée entre modernité et traditions. Editions Au Vent des Iles
L’obscurité est un lieu. Adriadna Castellarnau. Traduction de l’espagnol par Guillaume Contré. Ariadna Castellarnau entre dans le récit comme d’autres donneraient un coup de pied dans la porte : de manière brute et implacable. Dès les premières lignes de ses textes, durement réalistes ou teintés d’étrangeté fantastiques, elle nous jette dans une situation en train de se dérouler, sans s’embarrasser de présentations et de contextualisation. L’univers de chacune de ces huit nouvelles se dévoile au fil des lignes, parfois grinçantes, parfois touchantes, souvent comme prêtes à basculer. Chaque texte est un monde à part entière, relié aux autres par ce sens de la description tout en économie de mots, par cette manière d’éclairer à la torche les recoins de l’esprit humain. Tout en clair-obscur, ce recueil aux angles décalés est un véritable bijou d’écriture et de construction, le genre de nouvelles que l’on aimerait découvrir plus souvent. Editions de l’Ogre