Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
L’un propose de tomber le maillot en retraçant son histoire en France, l’autre décortique, démonte, démontre une ville italienne en permanente évolution, mutation. De la construction de la société à la construction d’une ville, il n’y a qu’un pas…
La saison des apparences. Christophe Granger.
Bikini, monokini, burkini, nokini… l’exposition au soleil est une longue histoire où religion, morale, politique font bon ménage. Si de nos jours, on s’affole à l’idée d’un femme se baignant avec une tenue recouvrant sa peau, il y a quelques décennies, il ne fallait justement pas trop la montrer sous peine d’atteinte aux bonnes moeurs. Etonnant, non ? Rappels historiques, sociologiques, reproduction d’affiches, retranscription d’affaires et autres documents retracent l’histoire d’un symbole moins futile qu’il n’en a l’air sous sa légèreté apparente. Oui, le maillot de bain est politique et bien plus qu’une simple affaire de bronzage et de marque (ou pas) de bretelles sur la peau. Dans un style fluide et teinté d’humour, Christophe Granger livre ici une lecture ultra documentée de la société, de son évolution (ou pas) envers le corps, ce qui se montre (ou pas) et ce qui est révélé à travers la représentation de la nudité. Amusant de constater comme la mentalité française a toujours été marquée par une pudibonderie effarante ! Editions Anamosa
Genove. Benoît Vincent
Hybride. C’est le mot qui définirait le mieux ce livre-objet fantastique qui peut se lire dans tous les sens grâce à ses entrées multiples. Dense et complexe, ce portrait de Gêne oscille entre document, récit de voyage, analyse sociologique, architecturale et historique… On suit l’évolution de la ville, ses symboles, sa construction. Par certains aspects, il rappelle « Rome, regards », de Rolf Doeter Brinkmann, ce dense carnet de voyage (et fantastique livre-objet, lui aussi) d’un allemand à Rome. Ici, Benoît Vincent déploie une culture et une analyse qui donnent l’impression de voir la ville en mouvement, sous nos yeux, au fil de ses précisions. Et, tour de force, on ne se perd pas entre les données, les angles d’approche et les renvois. Au contraire, on flâne comme on le ferait en marchant dans cette ville que l’on découvre (ou re-découvre, sans doute, pour ceux qui y sont déjà allé). Editions Le Nouvel Attila