Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
On ne parle jamais assez des coulisses, notamment d’un prix littéraire. Que se passe-t-il, au jour le jour, qui fait quoi quand comment et avec qui ? Comment les individus qui forment les équipes s’adaptent-ils en cas de bouleversement, comme celui que nous connaissons depuis un an et demi ? Prix littéraire de dimension internationale, l’EUPL (Prix de la Littérature de l’Union Européenne), offre une vue d’ensemble sur la littérature européenne, sa diversité, son rayonnement. Echange avec Aurore Basson, assistante de projet, et Jasmina Kanuric, responsable communication de la Fédération des Libraires Européens, l’European Book Sellers.
Comment se passe cette édition, après celle, très spéciale, de l’année dernière ?
Aurore : pour le moment, cette édition est assez proche de ce que nous avons connu l’année dernière, sauf que nous avons désormais beaucoup plus d’expérience en matière de travail en ligne. Nous avons également eu plus de temps pour nous préparer : l’année dernière, tout était nouveau et nous avons du nous adapter à la dernière minute, tandis que cette année, c’est un peu plus calme. Nous avons bon espoir que cette édition puisse voir le retour de la cérémonie en présentiel !
Jasmina : je suis entièrement d’accord avec Aurore. Malheureusement, en regard de la pandémie, peu de choses ont changé sur la première moitié de 2021, et nous restions concentré·e·s sur des activités en ligne. Cependant, avoir plus de temps pour réagir à la situation nous a permis de mieux nous préparer et d’anticiper les événements, être plus proactifs sur les annonces. Notre stratégie de communication est concentrée sur l’aspect numérique et nous faisons tout pour développer notre sensibilisation à l’EUPL en ligne, quand avant c’était bien sur équilibre entre le numérique et le réel. Comme Aurore le dit, nous sommes optimistes sur la tenue de la Cérémonie en automne, ça serait génial de retrouver nos lauréats en chair et en os.
Quels sont les temps forts de cette édition ?
Aurore : En 2021, nous avons deux plus participant pour la première fois, l’Arménie et la Tunisie ! C’est toujours très excitant d’accueillir de nouveaux pays et de nouvelles langues à l’EUPL, plus particulièrement encore, une langue aussi importante que l’Arabe ! En terme d’événements, la révélation en live de nos 13 lauréats en mai dernier était notre plus gros focus. Nous étions ravi·e·s de voir autant de gens regarder l’événement en direct, et, bien sûr, les gagnant·e·s de d’apprendre cette bonne nouvelle. Nous sommes également fièr·e·s de notre participation numérique à la foire de Bruxelles et de notre tout nouveau partenariat avec Trafika Europe radio, qui ont tous deux mis en avant une douzaine d’entretiens avec les lauréats, autour de la lecture et des merveilles qu’abritent les livres.
Jasmina : Je pense que nous avons fait du chemin en matière d’offre numérique et appris de nos expériences de l’année dernière. La révélation des gagnants de cette année était l’un des points forts de 2021 et la première possibilité d’en savoir plus sur les lauréats 2021. Depuis, nous avons mis l’accent sur ces 13 écrivains et écrivaines et leurs romans. Nous avons hâte de dévoiler l’anthologie cet automne, et de voir se tenir les événements hybrides que nous planifions pour la seconde moitié de 2021.
Avez-vous remarqué des changements dans le secteur du livre à l’échelle Européenne, en lien avec la pandémie ?
Aurore : Je pense que des gens se sont plus tournés vers les livres pendant la pandémie, n’est-ce pas ?
Jasmina : Je crois que la pandémie a rapproché les gens des livres et des mondes qu’ils offrent. En tant que représentants des libraires à l’échelle internationale (avec la Fédération Européenne et Internationale des Libraires - European and International Booksellers Federation, l’un des partenaires du consortium de l’EUPL), nous avons constaté des réactions différentes au sein de l’écosystème du livre. Certains marchés ont connu une forte croissance, d’autres ont stagné, et d’autres encore on décliné. Beaucoup de librairies ont été longtemps fermées, comme d’autres commerces, et petit à petit, nous espérons pouvoir réunir auteur·trice·s et libraires dans les librairies pour que les livres soient présentés à la fois en personne et à travers des événements hybrides.
Comment se porte la bibliodiversité européenne ? Avez-vous remarqué des différences entre cette année et la dernière ?
Aurore : Beaucoup de sorties ont été retardées l’année dernière à cause de la pandémie. Je pense que cette année, comme nous, les maisons d’édition sont mieux préparées à faire face à la situation
Jasmina : L’une des priorités principales de l’EUPL est de franchir les frontières culturelles et linguistiques par la traduction. Nous nous y engageons et valorisons toutes les traductions des lauréat·e·s. Malgré la pandémie, ça a continué, et c’est toujours en cours. Je suis optimiste pour la bibliodiversité européenne, et ai hâte de pouvoir lire un large panel de lauréat·e·s de l’EUPL dans les langues que je parle !
À quoi sert la shortlist de l’EUPL ?
Aurore : La shortlist correspond au premier round de sélections. Ça présente les candidat·e·s sélectionné·e·s par les jurys nationaux et cela permet d’identifier les voix les plus fortes dans chaque pays participant.
Jasmina : Elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur les meilleur·e·s écrivain·e·s de fiction des pays participants. Les shortlists sont proposées par des jurys nationaux et mettent en avant les talents littéraires de leurs territoires.
Quelles sont les étapes à venir dans les prochains mois ? Quels sont les moments que vous préférez ?
Aurore : Prochainement, nous allons mettre en avant nos lauréat·e·s à travers des événements, et, bien sûr, avec la cérémonie de remise du Prix. le moment que je préfère est l’arrivée de l’anthologie de cette année, avec des extraits des textes primés, en langue originelle et traduits en français ou en anglais. Nous avons beaucoup travaillé dessus en coulisse et j’ai hâte d’avoir le livre entre les mains une fois qu’il sera fini.
Jasmina : Sur la deuxième partie de 2021, nous allons nous concentrer sur la promotion de nos 13 lauréat·e·s et de leurs superbes romans. Nous avons déjà publié des extraits traduits de leurs romans sur notre site. C’était l’occasion d’atteindre une large audience internationale et de lui faire découvrir leurs travaux et le monde qu’ils ont construit. Offrir cette opportunité et valoriser leur travail en dehors de leurs frontières est mon étape favorite !