Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Cette année un peu particulière, vous avez découvert la manière dont l’équipe de l’EUPL, notamment les auteurs et les institutions, s’organisait pour garder la tête haute en pleine pandémie et continuer à promouvoir comme il se doit un prix de dimension européenne. Pour finir ce cycle d’articles dans les coulisses, découvrez comment se passent les délibérations d’un jury littéraire. Embarquement immédiat pour la Norvège au jury féminin, présidé par Kari J. Spjeldnæs.
Qui sont les membres du jury Norvégien ?
Nous sommes 4 lectrices engagées qui représentons différentes professions du secteur littéraire norvégien. Anne Merethe K. Prino est critique littéraire pour le quotidien numéro un en Norvège, Aftenposten, Siri O. Risdal est la directrice de Kappitel, le Festival International de Stavanger pour la Littérature et la Liberté d’expression, Siri Helén Foss est à la tête de Fri, une chaîne de librairies indépendantes. Quant à moi, Kari J. Spjeldnæs, je travaille dans l’édition depuis plus de 30 ans, récemment en tant que Directrice éditoriale des éditions Aschehoug. Actuellement je travaille sur un doctorat sur la lecture à Christiania University College.
Comment se constitue un jury pour l’EUPL ?
En fait, ce n’est pas nous qui choisissons le jury, mais les institutions pour lesquelles nous travaillons qui nous nomment. La vie littéraire est assez bien organisée, en Norvège ! Nous représentons l’Association des Critiques Norvégiens (Norwegian Critic’s Association), l’Association des Bibliothèques Norvégiennes (Norwegian Library Association), l’Association des Libraires Norvégiens (Norwegian Booksellers Association) et l’Association des Editeurs Norvégiens (Norwegian Publishers Association).
Comment travaillez-vous, comment se passent les délibérations ?
Par un mélange d’e-mails et de réunions virtuelles. Nous avions prévu une demie-journée de délibérations à Oslo après les premiers tours de sélections des candidats. Dès la mi-mars, ce n’était plus une option à envisager, aussi ne nous sommes-nous jamais rencontrées. Mis à part le fait que j’aurais beaucoup aimé partager nos impressions et nos opinions autour de la même table, dans la même pièce, les délibérations virtuelles se sont extrêmement bien déroulées. Notre jury a dû expérimenter la même chose que des milliers de groupes de travail cette année : ça fonctionne, nous arrivons à faire ce que nous avons à faire et que l’on attend de nous, et cela aurait été agréable avec au moins une rencontre physique.
La nomination de Maria Navarro Skaranger comme lauréate de l’EUPL, avec son livre Book of Grief (The Story of Nils in the Woods) s’est déroulée ainsi : nous avons commencé par identifier les candidat.e.s qui remplissaient les critères de l’EUPL. Puis nous avons lu les livres retenus et il y a eu plusieurs tours de nominations de préféré.e.s jusqu’à ce que nous tombions d’accord sur la numéro 1.
Qu’aimez-vous le plus dans le rôle de présidente du jury ? Qu’est-ce qui est le plus exaltant ?
Lire le travail de jeunes auteurs Norvégiens ! Je n’en aurais pas lu certains si je n’avais pas travaillé pour ce jury. La responsabilité du jury met sérieusement en lumière le fait de lire en soi. Devoir se se plonger avec précision dans une oeuvre littéraire et bien la défendre est toujours un excellent challenge. C’est inspirant pour la lecture et la réflexion et les préparations prennent tout leur sens lorsque nous devons débattre. La possibilité - et l’obligation - de débattre autour de la littérature et des lectures récentes avec d’autres lecteurs expérimentés est une forme de récompense de faire partie d’un tel jury.