Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Benoît Minville a un look à travailler dans un magasin de guitares. Ou un bar métal. Ou un groupe de métal. Ou un salon de tatouage. S'il a l'air d'aimer un peut tout ce que nous venons de citer, il sévit en tant que libraire à la FNAC de la Défense. Oh yeah !
Comment êtes-vous devenu libraire ?
J’ai toujours baigné dans cet univers. Ma mère travaillait en librairie. Une librairie qui vendait principalement aux institutions avec un comptoir de vente aux particuliers. Très jeune j’ai passé des heures à lire dans mon coin, puis à emballer les offices, à casser du carton, à réceptionner les nouveautés. Je suis ensuite passé du côté de la vente et j’ai vite adoré cela.
Je n’ai pas fait d’étude, après avoir galéré à avoir le bac j’ai tout de suite voulu faire de la librairie et après deux ans en tradi j’ai intégré la Fnac. Cergy d’abord, puis La Défense.
Quel est votre secteur de prédilection ? Pourquoi ?
Je m’occupe du polar et des romans ados. J’ai découvert le roman policier très jeune grâce à la collection Souris noire chez Syros, le club des 5, Agatha Christie, puis j’ai découvert ce que je vénère le plus en littérature, le roman noir. J’ai grandis avec Rivages et la Série Noire. Auteurs américains et français ont façonné mon imaginaire.
J’aime soutenir comme un enragé le boulot de ceux qui me font tant aimer ce métier
Avez-vous observé un changement dans le job de libraire ? (nouvelles demandes, nouvelle clientèle, modifications habitudes)
Pas vraiment, je suis un commerçant donc je m’adapte à la demande. Il y a de plus en plus de livres qui sortent, à nous d’être des passeurs de mots. Je vends ce que les gens veulent acheter et je conseille quand on me le demande. J’aime soutenir comme un enragé le boulot de ceux qui me font tant aimer ce métier. Orienter, proposer, échanger, le sel du boulot c’est le partage d’un moment.
je crois qu’il y a des bons et des mauvais libraires qu’ils portent un gilet ou non.
Quelles sont les particularités d’un libraire à la FNAC ?
A part le chéquier en blanc lors des achats aux représentants et les responsabilités que cela implique néamoins, et le fait de déballer les cartons, je fais le même boulot qu’il y a 15 ans. Le métier de libraire en Fnac a évolué dans certains magasins, c’est vrai, mais sans faire un sketch des inconnus, je crois qu’il y a des bons et des mauvais libraires qu’ils portent un gilet ou non.
J’ai toujours plus ou moins gratté des histoires au lieu d’écouter mes profs
Quels sont vos coups de cœur du moment ?
La rentrée noire de Janvier 2016 est fabuleuse. En grand format, Plateau de Franck Bouysse à la Manufacture de livres, Giono meets Depardon. Si tous les dieux nous abandonnent de Patrick Delperdange à la Série Noire. Beau comme du Faulkner. Osborne chez Rivages qui sort le 4 Fevrier son Que la mort vienne sur moi. Futur grand, j’en suis convaincu.
En poche : Aux animaux la guerre de Nicolas Mathieu, le nouveau Manchette et Les rêves de guerre de François Médeline, le Ellroy français.
Mon livre de 2015 étant Pukhtu de D.O.A. Léviathan incroyable.
Vous êtes également auteur, comment se passe le changement de casquette ? Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ?
Evoluer en librairie et écrire est un plaisir absolu riche en rencontres et en échanges.
J’ai toujours plus ou moins gratté des histoires au lieu d’écouter mes profs. Certains m’ont encouragé, avec d’autres c’était plus compliqué. J’ai tenté l’aventure en vrai en 2013 après ma rencontre avec Tibo Bérard, éditeur chez Sarbacane de romans ados et jeunesse, c’est lui qui m’a donné ma chance et depuis je vis mon rêve de môme. J’intègre en Février la Série Noire, j’ai d’autres romans ados et jeunesse qui arrivent et un besoin de continuer à fouiller le réel pour en sortir des histoires à partager.
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