Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Difficile, pour ne pas dire impossible, de parler en profondeur de tous les livres. Impossible d’apporter la même lecture à plusieurs dizaines de livres par mois, quand ce n’est pas, en période intense, par semaine. Quand on aime, on ne compte pas, mais quand même un peu. Alors pour vous conseiller encore plus de lectures intéressantes, voici un nouveau Booknews. Une rubrique plus courte et plus en vrac que les autres chroniques, mais tout aussi enthousiaste. Bonnes lectures !
Love Parade. Philippe Hebrard. Avec malice, humour, tendresse, autodérision, Philipe Hebrard dessine 17 portraits de 17 femmes qui l’ont touché, marqué, amusé. Les courtes nouvelles de ce premier livre coulent, portées par une écriture efficace et maîtrisée, une psychologie subtile et une bienvenue absence de sexisme ou malegaze. Editions Antidata.
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Le silence selon Manon. Benjamin Fogel. Après un premier roman maitrisé et efficace, Benjamin Fogel (fondateur des très chouettes éditions Playlist Society), revient. Toujours dans le noir, toujours dans les liens entre numérique et réalité, il s’attaque cette fois-ci à l’un des pires fléaux actuels : la masculinité toxique et ses crimes, commis par les Incel et autres déchets particulièrement à l’aise sur les réseaux sociaux. Cinématographique et rythmé par la musique, ce roman noir brille par sa justesse et son rythme. Editions Rivages Noirs.
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Les règles du jeu. Lucie Ronfaut-Hazard. Un roman pop et féministe, rythmé comme une série, qui met en scène une bande de copines qui décide de monter une start-up. Mieux encore, une start-up qui propose de concevoir une application dédiée au suivi des règles. Mais le patriarcat et son joli plafond de verre en décideront autrement… Editions la ville brule.
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Paresse pour tous. Hadrien Klent. Voici une utopie bien sympathique qui prend des allures de société idéale. Dans cette fiction joyeuse, entre journal de bord et essai, entre décroissance et sciences économiques, Hadrien Klent, par l’intermédiaire de son Prix Nobel d’économie Emilien Long, propose de ne travailler que 3 heures par jour. En lisant ce livre, on se dit qu’il y a d’autres manières de se mettre en marche que celle proposée par notre gouvernement. Editions Le Tripode.
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Les aventures de China Iron. Gabriela Cabezón Cámara. Traduction de Guillaume Contré. L’Ogre récidive avec un nouveau titre de cette autrice argentine queer et adepte des déconstructions textuelles. Avec ce roman, on plonge dans un road trip initiatique aux allures de western où il est question de l’émancipation des femmes et du poids de la société. Mention spéciale aux jeux sur les langues qui se croisent et se nourrissent, amenant une réflexion sur la traduction et le sens des mots. Editions de l’Ogre.
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