Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
Une readlist, comme ça, en passant. Sans raison. Sans autre raison qu’une série de lectures captivantes, prenantes, passionnantes que nous avions envie de vous donner envie de lire. Oui, nous on aime donner envie d’avoir envie!
Psychiko - Paul Nirvanas. Attention livre culte ! Paul Nirvanas raconte l’histoire d’un oisif complètement dérangé qui décide de se désigner coupable d’un crime non élucidé… Oui, d’habitude, on essaie d’éviter d’être pris quand on commet un crime, et pas d’être pris pour quelque chose que l’on n’a pas fait. D’habitude. C’était sans compter sur le besoin maladif de Nikos d’attirer l’attention sur lui… Nous lecteurs, on se prend au jeu, enfermés dans un thriller loufoque et aussi haletant qu’une bonne vieille histoire bien noire. Editions Mirobole
Strip Tease L’art de l’agacement - Laurent de Sutter. Un art, on vous dit. Regardez Sin City, vous comprendrez (c’est la seule référence pop qui nous vient à l’esprit, là). Loin des clichés graveleux et des oeillades humides, Laurent de Sutter décortique la culture du strip, des ses origines à notre époque, sans voyeurisme ni démagogie. Cette collection géniale ravira les amateurs de culture contemporaine, trop souvent rangée au rang d’occupation pour hipster. La pop n’a jamais été aussi culturelle! Editions Le Murmure
Far West - Marcus Malte. En deux longues nouvelles, l’auteur nous balade dans un univers étrange, teinté de violence et de tendresse. Un Far-West contemporain où un shérif fan de Daredevil enquête sur un type bizarre qui promène un énorme reptile en laisse… Un Far-West où des anciens taulards mettent au point un braquage pour exorciser leurs vieux démons. Les histoires sentent la sueur et la poudre, le gasoil et les nuits blanches, à la manière de certains récits américains qu’on apprécie. Une douce poésie en plus. Editions In8
Retour de Bâtard - Jérôme Bertin. Elucubrations modernes et grognements anti-société au programme des déambulations de ce bâtard bipolaire et alcoolique. Râleur, poétique et souvent pertinent, ce type pas loin du marginal capture l’essence de l’époque dans ses phrases claquantes et brutales, rythmées comme des punchs devant un sac Everlast. Sa virulence touche, emporte, et réveille la créature bougonne qui sommeil en nous, enfin libre de sortir de la cage de la bienséance sociale. Editions Al Dante
Joko fête son anniversaire - Roland Topor. Vous connaissez La Métamorphose de Kafka, ce texte qu’on a tous étudié en 3e, plongeant dans les méandres de la « vraie » littérature avec circonspection ? Eh bien ce court roman complètement cynique, loufoque et grinçant, est un peu une version sous acide de la Métamorphose. Honnête travailleur, Joko est surpris quand de riches congressistes lui sautent sur le dos pour qu’il fasse office de taxi humain, en quelques sortes… Et du service à l’aliénation la plus totale, il n’y a qu’un pas, infime. Roland Topor le fait franchir avec humour et lucidité dans un roman grotesque et faussement absurde par sa lucidité glaçante. Editions Wombat
Nous entrerons dans la lumière - Michèle Astrud. Le monde a changé, il est devenu hostile. Pourquoi, comment, peu importe. Il est. Dans un contexte post-apocalyptique, un père s’occupe de sa fille, envers et contre tout. Tout s’écroule autour d’eux, les enfermant dans un piège dont l’issue semble des plus incertaines… On pense à La Route, de Mc Carthy et son univers désolé, référence incontournable du genre. L’amour d’un père pour sa fille fragilisée par un traumatisme survenu dans l’enfance, donne une douce foi en l’humanité et la possibilité de faire face à toutes les épreuves, même dans un pays ravagé. Un beau roman jonglant entre le « post-apo » et le roman d’apprentissage. Editions Aux Forges de Vulcain
Infini l’Histoire d’un moment - Gabriel Josipovici. Etrange histoire que celle de Tancredo Pavone, racontée par Massimo, son ancien majordome. Etrange histoire emprunte de démesure et de passion artistique et magnifique choix de narration. Loin les anecdotes factuelles et les exactitudes biographiques parfois soporifiques et rébarbatives ! Pour raconter librement la vie Giacinto Scelsi, compositeur italien du début du 20e siècle, Gabriel Josipovici choisit la voix d’un tiers, un brave homme dévoué et fidèle qui retranscrit au plus près les paroles de son employeur décédé. Et le rythme est donné, la vie de cet artiste défile, alternant les époques de sa vie en fonction des associations d’idées de Massimo, passant du présent à un passé mystique, d’une rupture de jeunesse à une brouille avec un quatuor. D’une crise de colère à un élan de générosité. La vie, les étapes de la création, c’est Massimo qui les raconte, relatant les paroles du musicien fantasque et passionné qui l’employait. Il se dégage une tendresse contagieuse des propos de cet homme, une sorte de nostalgie douce et reconnaissante qui laisse entrevoir une immense affection. Maitrisé, ciselé presque et fluide, ce livre est bel et bien l’histoire d’un moment. Une vie, une portée créatrice. Et un bel hommage à la musique ! Quidam Editeur