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Muriel Douru : “Nous faisons partie d’un « grand tout »

Posted on by BooKalicious

Peut-on parler du coming-out, du quotidien des homos dans le monde actuel, des petits tracas et des grandes épreuves de la vie quotidienne, des problématiques particulières sans tomber dans le communautarisme, la revendication forcenée et sans forcément chercher à mélanger politique et humanité ? Si la question se posait déjà avant la fusillade d’Orlando, depuis, elle prend des allures de guerre de tranchée. Les avis fusent, les positions éclatent et les conflits éparpillent l’opinion publique, l’opinion communautaire. Souvent de façon stérile et puérile, d’ailleurs. Dans ce brouhaha, il reste la vie, il reste des individus, il reste des trajectoires, des histoires singulières. Muriel Douru, illustratrice et auteur de BD, porte haut des valeurs précieuses qu’elle partage avec ses lecteurs dans le roman graphique qu’elle vient de publier chez Marabout “Beyond the Lipstick, Chroniques d’un Coming-Out”. Juste et jamais démagogique, pertinente et drôle, lucide et tendre, cette BD ne s’adresse ni à des homos ni à des hétéros. Elle s’adresse à des être humains. Et c’est ce qu’on aime particulièrement chez Muriel Douru, cette évidence tranquille et reposante. Cette intelligence ! 

13415511_10209441986472115_4412833633279301993_oQu’est-ce qui préside à l’écriture de cette BD ? 

Depuis longtemps j’écris des livres sur les questions LGBT. J’ai publié le premier livre pour enfants qui parlait d’homoparentalité en 2003, et si à l’époque je l’ai fait très naïvement, sans penser que je me ferai jeter de la part des éditeurs généralistes, j’ai découvert l’attente qu’il y avait de la part de la population homosexuelle une fois qu’il est sorti chez un éditeur LGBT.

L’invisibilité à laquelle nous sommes cantonnée dans notre vie quotidienne, de peur du rejet voire de la violence homophobe, a longtemps été réelle dans les arts visuels, qu’il s’agisse de livres ou de films.

Quand j’avais 20 ans, je cherchais en vain des histoires qui me parlent directement de ce que je ressentais, de la sexualité qui était la mienne et c’était une souffrance d’en avoir si peu à me « mettre sous la dent ». De même quand je suis devenue maman et que j’ai réalisé que tous les livres de ma fille lui racontaient une famille qui n’était pas la sienne. De part mon travail d’illustratrice, je constate depuis des années le décalage qu’il y a entre ma réalité, celle des gens qui m’entourent et le « modèle unique » que nous présentent les médias.

Je suis ravie d’emmerder les affreux de La Manif Pour Tous

J’ai donc continué à raconter cette réalité pour la faire exister ailleurs que dans la sphère intime et cette BD, c’est un peu l’accomplissement de mon engagement, non seulement parce que c’est un « bel objet » mais aussi parce qu’elle est publiée chez un éditeur grand public, après 20 ans de publications chez des petites maisons d’édition LGBT, courageuses mais qui souffrent d’un manque de moyens et de visibilité.

Quelle réception a-t-elle reçue ? La Manif Pour Tous crie au « lobby LGBT », c’est classe non ? 

Oui, je suis ravie d’emmerder les affreux de La manif pour tous car ils nous ont fait bien du mal pendant les débats liés au mariage pour tous !

Et puis de savoir que je suis un « lobby » à moi toute seule ça me fait bien marrer ! Même si c’est tellement facile et minable d’utiliser cette expression au sujet de gens qui luttent pour l’égalité… Parler de « lobby » en ce qui concerne les grandes entreprises qui s’arrogent le droit de polluer et qui s’en prennent au « bien commun », ça a un sens, mais l’utiliser contre une partie de la population qui lutte pour ses droits, sans que ça ne change rien pour les autres, c’est franchement déplacé.

à mon sens il n’y a pas plus de communauté homosexuelle qu’il n’y a de communauté hétérosexuelle

La BD est sortie le mois dernier seulement mais je suis déjà extrêmement touchée des réactions qu’elle suscite. Ces réactions me confortent dans cette notion de « manque » que je ressentais et dont je parlais plus haut, cette invisibilité qui s’impose à nous et qui nous pèse la plupart du temps. Quand je lis les messages de certains, j’ai l’impression que j’ai réussi à faire ce que je souhaitais, à savoir parler des autres en parlant de moi. Je suis ravie de savoir que je contribue à une forme de visibilité, essentielle il me semble si on veut que l’homosexualité ne soit plus un sujet et l’homophobie une réalité.

Le fait d’être éditée par un « gros » éditeur avec une mise en place optimale et une bonne visibilité, serait-ce un signe d’avancée notoire des mentalités sur la question ? 

Oui bien sûr, ça change tout ! Car jusqu’à présent, mes livres n’étaient jamais sorti de la « communauté » (je n’aime pas ce mot : à mon sens il n’y a pas plus de communauté homosexuelle qu’il n’y a de communauté hétérosexuelle) alors que mon but premier était de parler de la banalité de l’homosexualité au plus grand nombre, d’en finir avec les clichés et les fantasmes qu’elle véhicule.

Flotte encore dans l’air l’idée que l’homosexualité ne concerne qu’un tout petit nombre de gens, qu’elle ne s’adresse qu’à certains milieux alors que chaque famille est susceptible de la vivre puisque personne ne peut dire, en ayant un enfant, quelle sera sa vie et quelle sera sa sexualité !

MDouru- Beyond the lipstick- P36 et 37

C’est probablement ce qui me dérangeait le plus quand je voyais tous ces gens dans la rue au moment des « manifs pour tous » (qui étaient plutôt des « manifs de quelques uns contre plein d’autres ») : certains avaient une ribambelle de gamins mais ça ne leur venait même pas à l’esprit que l’un d’eux pourrait se révéler homosexuel plus tard et que ses parents étaient donc en train de lutter- de façon anticipée- contre ses droits !

Constatez-vous un avant/après effet « Bleu est une couleur chaude » ? Avant/après « Loi Taubira » ? 

La BD « Le bleu est une couleur chaude » fait justement partie de ces publications qui nous ont marquées parce que c’est un des rares ouvrages qui met en scène une histoire d’amour entre femmes. Cependant, comme bien souvent quand il y a des homosexuels dans l’histoire, elle finit mal et la version qu’en a faite Abdellatif Kechiche (« La vie d’Adèle ») n’a pas convaincu, ni l’auteure de la BD, ni les homosexuelles.

Même si bien sûr, la visibilité qu’a amenée la palme d’or sur cette histoire d’amour entre filles est très positive !

MDouru- Beyond the lipstick- P104 et 105

Depuis la loi Taubira je ressens deux situations opposées. A la fois une plus grande acceptation de nos couples et de nos familles homoparentales au quotidien, légitimées par le mariage et l’adoption, et en même temps, la libération d’une parole ultra-dure et réactionnaire qu’on pensait révolue et qui se cachait avant 2013. On sent à quel point nos libertés sont fragiles et l’opposition encore plus forte qu’avant entre ceux qui prônent des valeurs de tolérance et de liberté et ceux qui militent pour l’exact opposé. Il ne faut surtout pas s’endormir sur ses lauriers et se dirent que les droits gagnés sont acquis. La violence et l’intolérance sont partout sensibles dans notre société.

J’avais envie de parler du bonheur qu’il y a à être une femme libre

A qui s’adresse cette BD ? Pour qui l’avez-vous écrite ? 

Pour tous ! Pour la jeune fille qui se cherche et qui se pose des questions sur sa sexualité, pour l’homme marié à une femme qui sait depuis des années qu’il est attiré par les mecs, pour les ados en devenir afin de leur montrer que chacun mérite le respect, pour les hétéros épanouis qui ne savent pas ce que nous vivons, pour les homos dans le placard qui devraient se libérer d’un mensonge qui n’est pas honteux et, dans mes rêves les plus fous, pour les homophobes et intolérants dans l’espoir de leur faire comprendre que l’homosexualité n’est pas un problème. C’est l’homophobie qui l’est.

J’avais envie de parler du bonheur qu’il y a à être une femme libre, libre d’aimer et de faire l’amour avec qui elle veut, de la joie d’être mère quand on a envie de l’être, loin des injonctions sociétales, et de la vie simple d’un couple épanoui. Je ne voulais pas être dans la fiction mais dans la réalité, pour ne pas qu’on m’oppose que ce que je raconte n’existe pas.

Comment se passe la prise de recul par rapport aux clichés sexistes que vous pointez dedans (sans jamais les attaquer, d’ailleurs, mais en traitant plutôt avec humour et dérision) ? 

Je ne sais pas trop car ce n’est pas calculé. Je me suis rendue compte qu’on touchait d’avantage les gens en étant honnête avec soi-même et je ne voulais surtout pas faire un livre moralisateur. L’autodérision, l’humour permettent d’aborder des thèmes sensibles en douceur, de faire passer des messages forts en évitant le côté trop « théorique ». C’est également la force des dessins car ils en disent parfois bien plus que de longues phrases rébarbatives.

MDouru- Beyond the lipstick- P68 et 69

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? 

Je travaille comme d’habitude pour la mode et l’édition, mes autres activités d’illustratrice, et je m’apprête à commencer ma prochaine bande dessinée car Marabout m’a renouvelé sa confiance. Il y a d’autres thèmes qui me sont chers à défendre car tout se rejoint. Nous faisons partie d’un « grand tout », on ne peut pas dissocier la lutte pour les droits des uns de celle pour les droits des autres ou de notre environnement.

 9782501110150-001-XBeyond the Lipstick-

Muriel Douru

Editions Marabout

Le blog de Muriel Douru

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Le département des théories fumeuses. Tom Gauld. Le département des théories fumeuses. Tom Gauld. Traduction d’Eric Fontaine. Editions 2024
@editions2024  @tomgauld 
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Vous connaissiez les strips à la fois moqueurs et tendres du dessinateur américain star Tom Gauld sur les affres de la création littéraire ? Il n’y épargne aucun domaine de la littérature, des grands thèmes classiques aux habitudes des amoureux du livre, sans oublier les dilemmes et maniaqueries d’écrivains, en herbe ou confirmés. 
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Il excelle tout autant dans l’humour scientifique que littéraire et parvient même, prouesse, à intéresser quelques littéraires (oui, j’aime parler de moi au pluriel) au vaste domaine des sciences. Bravo Tom Gauld ! #comicstrip #tomgauld #illustration #lire #livre #lecture #lecturedumoment #lectureaddict #livreaddict #editionindependante #instalivre #livrestagram #bookstagram #bookstagramfrance #booklover #bookalicious #critiquelitteraire #bookworm #bookaddict #lirecestbon
Tous nos corps. Guéorgui Gospodinov. Traduction d Tous nos corps. Guéorgui Gospodinov. Traduction de Marie Vrinat. Editions Intervalles @intervalles 
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La micro-fiction est un art à part entière. Ni poésie ni nouvelle ni aphorisme, elle ne peut s’appuyer sur aucun artifice de style, ne peut se permettre la moindre faiblesse de structure. Quelques lignes, c’est exigeant, bien plus que encore que quelques pages. 
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Poète, romancier et dramaturge, le bulgare Guéorgui Gospodinov livre ici un texte tout en délicatesse. Les scènes instantanées qu’il croque en quelques lignes, parfois simplement en quelques mots, sont tour à tour tendres, drôles, moqueuses, décalées, absurdes, ou un peu tout ça à la fois. Ces « histoires ultra courtes » comme l’annonce l’auteur, sont jalonnées d’illustrations façon collages abstraits qui contribuent à cette ambiance feutrée. 
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Avec un remarquable sens de la chute et de l’angle, Guéorgui Gospodinov signe un texte doux et ciselé, positif et espiègle. Un régal qui chatouille l’esprit. #livre #lire #lecture #litterature #litteratureeuropeenne #traduction #livrestagram #instalivre #instalecture #bookalicious #booklover #varionsleseditions #editionindependante #bookstagram #critiquelitteraire #lecturedumoment #passionlecture
Le passage. Elliot Ackerman. Traduction de Janique Le passage. Elliot Ackerman. Traduction de Janique Jouin-de Laurens. Editions Gallmeister
@editions_gallmeister 
Il y a beaucoup de manières différentes de parler de la guerre, quelle qu’elle soit. La littérature américaine l’illustre depuis des décennies, avec des romans forts qui montrent tous une facette différente de la guerre, actuelle ou passée. 
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Finaliste du National Book Award, ce roman tout en nuances joue sur l’ambivalence, l’opposition entre deux mondes : l’Orient et l’Occident. Haris Abadi, ancien interprète pour l’armée américaine en Irak immigré aux Etats-Unis, décide un jour de partir en Syrie combattre le régime de Bachar El-Assad aux côtés des rebelles. Sitôt arrivé à la frontière, en Turquie, il se fait dépouiller par son passeur. Sans argent, sans papiers, ni d’ici ni d’ailleurs, Haris rencontre un couple de Syriens réfugiés, pulvérisés par la guerre. À travers leurs amitié, nouveau point d’ancrage dans la vie chaotique de l’ancien interprète, les motivations se fissurent pour laisser émerger la réalité intime dans toute sa tragédie. 
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Au fond, quel est le but d’Haris ? Sa quête ? Le sens de sa vie ? Vétéran des forces spéciales, Elliot Ackerman a passé 10 ans en Afghanistan et en Irak. Son écriture s’en ressent par sa précision, sa limpidité et ses nuances. La justesse avec laquelle il parle des situations et des conflits laisse penser à un documentaire caméra embarquée, la finesse et la force de son écriture prouvent qu’il a bien fait de déposer les armes pour prendre la plume. #livre #lecture #litteratureamericaine #lire #litterature #lectureaddict #lectureterminée #livreaddict #instalivre #livrestagram #instalecture #bookstagram #booklover #bookalicious #gallmeister #varionsleseditions #editionindependante #critiquelitteraire
Encabanée. Gabrielle Filteau-Chib // L’appariti Encabanée. Gabrielle Filteau-Chib // L’apparition du chevreuil. Elise Turcotte. Editions Le Mot & le Reste 
@lemotetlereste 
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Pour la première fois dans l’histoire de Bookalicious, une chronique en demi-teinte et double ! Pourquoi ? Parce que ces deux livres québécois, publiés aux excellentes éditions Le Mot et le Reste, qui s’aventure sur de belles terres en matière de littérature contemporaine, développent des thématiques proches : une femme, féministe et menacée par des haters, se réfugie à la campagne, loin du tumulte urbain et de sa violence. 
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L’une et l’autre autrice partent dans une retraite minimaliste dans une cabane isolée. Mêler féminisme et nature-writing, quelle bonne idée ! 
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Si « L’apparition du chevreuil » déploie un univers particulier, tout en nuances et en introspection, entre ode à la nature et fantastique (sans oublier une critique de fond des mécanismes de violence envers les femmes), « Encabanée » traîne des raquettes. La jeune femme qui part faire le point sur sa vie et se recentrer dans une cabane en plein hiver semble manquer de bon sens. Mal équipée, mal préparée, elle peine à supporter les conditions et plus encore, la solitude. Si de belles images se dégagent au début et posent un décor magnifique, les féministes risquent de hausser les sourcils à la lecture de cette aventurière du dimanche qui attend avec impatience qu’un homme vienne fendre son bois. 
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Rassurez-vous, mesdames : on peut s’encabaner sans l’aide d’un homme (il suffit juste de s’organiser un peu). On part quand ? #litterature #litteraturequebecoise #lire #livre #lectureaddict #lectureterminée #passionlecture #varionsleseditions #instalivre #livrestagram #bookstagramfrance #instalecture #naturewriting #chroniquelitteraire #livreaddict #editionindependante #booklover
Sois sage, bordel. Stina Stoor. Traduction sous la Sois sage, bordel. Stina Stoor. Traduction sous la direction d’Elena Balzamo. Editions Marie Barbier @marie_barbier_editions @stinastoor @ettuttiquanti 
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Ce recueil ne ressemble à rien de ce que vous auriez pu déjà lire, ni en matière de nouvelles, ni en matière de littérature scandinave. Rien, du tout. Stina Stoor possède un talent de conteuse hors du commun, un style à plusieurs niveaux de lecture et une écriture en mouvement, ondulations et étranges échappées. Organiques et sauvages, les textes de Stina Stoor parlent de mort, d’enfance, de nature, d’étrangeté, de liberté, d’amour, de féminité, de désir… des thématiques familières qui prennent sous sa plume une dimension parfois onirique. 
••
Aujourd’hui primée par de prestigieuses récompenses littéraires suédoises, Stina Stoor a grandi dans un petit village paumé à la frontière de la Laponie Suédoise, un village où elle était l’une des seules enfants, où tout le monde se connaît et où vivent sans doute plus de non-dits que d’individus. Pourtant, c’est le monde entier, l’humanité entière qui se reflète dans les facettes de ces bijoux littéraires à la frontière de l’adolescence, quand l’enfance s’efface lentement pour laisser place aux premières étincelles de lucidité adulte. 
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Initiatiques, fantastiques, réalistes, flirtant avec le nature writing, les nouvelles de Stina Stoor oscillent entre les genres et happent leurs lecteurs dans une dimension parallèle magique. #livre #lire #lecture #lecturedumoment #lecturefeministe #litteraturescandinave #litteraturesuedoise #nouvelles #shortstory #instalivre #livrestagram #booklover #bookaddict #bookalicious #critiquelitteraire #bookworm  #livreaddict #instalecture #lecturetime #lectureaddict #stinastoor
La comédie urbaine. Sébastien Doubinsky. Edition La comédie urbaine. Sébastien Doubinsky. Editions publie.net
@thebigdoubinsky / @publienet 
••
Sébastien Doubinsky a un don : rendre attachants et familiers de parfaits inconnus, des idéalistes paumés, des petites frappes romantiques, des marginaux familiers, des artistes exaltés mais pas doués, bref, Doubinsky est un peintre autant qu’un poète. Plus encore que des situations ou des scènes, ils peint des émotions, des ressentis, des traits de personnalités. Plus encore que ses personnages, c’est nous qu’il fait évoluer dans cette fresque en trois temps reliés entre eux par quelques détails. Le poète, le barman et le philosophe, pourrait-on résumer, trois vingtenaires qui ont en commun la vie, l’amour, l’ivresse, l’exaltation, la fougue, c’est un peu nous, quel que soit notre âge, notre genre, notre métier, notre vie. 
••
Quoi qu’il fasse, Doubinsky, qui a lui-même un nom qu’il pourrait  attribuer à l’un de ses héros, parvient toujours à toucher son lecteur, à lui rappeler des choses qu’il a vécues, des traits de son propre caractère. Cette « Comédie Urbaine », qui porte bien son nom puisque l’humour est l’un de ses moteurs, est l’un des meilleurs livres de cet écrivain contemporain rock’n’roll et disjoncté. #livre #livrestagram #livreaddict #lecture #litterature #lecturedumoment #lectureaddict #passionlecture #instalivre #booklover #bookalicious #publienet #litteraturefrancaise #editionindependante #critiquelitteraire
Sang et stupre au lycée. Kathy Acker. Traduction Sang et stupre au lycée. Kathy Acker. Traduction de Claro. Editions Laurence Viallet. @editionslaurenceviallet 
••
Ce n’est pas un livre dans lequel on plonge, c’est une bête sauvage qui nous saute à la gueule. En même temps, si l’on pouvait lire un livre de Kathy Acker avec mollesse ou légèreté, sans en sortir le cerveau à l’envers, ce serait inquiétant. Figure phare de l’underground, punk, féministe et queer, Kathy Acker est une sœur d’univers de Burroughs. Comme lui, elle joue sur les genres, mélange cut-up, écriture automatique, pornographie, autobiographie, livrant des textes proches de la performance plutôt que du roman. Plus que lui encore, elle pulvérise les bienséances, la bien-pensance et roule sur la morale sans aucune peur. 
••
Sans limites, presque, puisque la violence, physique, psychologique et sexuelle est exposée sans aucune demi-mesure, montrée et caricaturée à l’extrême pour mieux dénoncer la manière dont la société capitaliste écrase et modèle les individus, Kathy Acker livre une prose unique, où politique et intime ne font qu’un. 
••
Les très sélectives et qualitatives éditions Laurence Viallet publient là le premier succès de cette « terroriste littéraire », ou plutôt la première fresque déjantée, morcelée, et pourtant parfaitement cohérente, accompagnée de dessins de Kathy Acker. L’underground n’a jamais été aussi proche. 
#lire #livre #lecture #litterature #litteratureamericaine #underground #lecturedumoment #lectureaddict #livrestagram #instalivre #bookstagram #instalecture #booklover #bookaddict #bookalicious #critiquelitteraire
Vilaines filles. Pauline Verduzier. Editions Anne Vilaines filles. Pauline Verduzier. Editions Anne Carrière
@pverduzier | @editions.anne.carriere 
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Il ya beaucoup de livres, films, BD, docus sur l’univers des travailleuses (et travailleurs) du sexe, parfois passionnants, parfois glaçants, parfois détestables de bonnes intentions. Journaliste spécialisée dans les questions de genre et de sexualité, Pauline Verduzier livre ici une non-fiction subtile sur l’univers de la prostitution. 
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Entre enquête et reportage, elle évacue tout voyeurisme ou formatage pour aller à la rencontre des personnes, de leurs motivations, de leur histoire, de leur trajet. Sans misérabilisme ni tabous, elle donne la parole à des hommes et des femmes. Contrairement à ce que laisse penser la couverture, le livre ne traite pas que des clientes de travailleuses du sexe, même si ce pan y est abordé de manière très nuancée, il y est aussi question de clients et de travailleurs du sexe, bref, de société et pas de préférences. Avec intelligence et subtilité, Pauline Verduzier soulève des questions inhérentes à l’égalité entre les hommes et les femmes, au rapports de séduction, aux injonctions, aux étiquettes que le patriarcat colle sur l’expression de la sexualité. 
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À l’heure où les milieux militants ont tendance à se déchirer sur des questions de point de vue, ce genre de livre tombe à point nommé : il démystifie, rappelle qu’avant les idées, il y a des humains à défendre. À écouter. 
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Entretien avec Pauline Verduzier à retrouver sur Booka. Lien dans la bio ! 
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Nos corps étrangers. Carine Joaquim. @carinejoaqu Nos corps étrangers. Carine Joaquim. @carinejoaquim1 @la_manufacture_de_livres 
@trames_xyz 
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D’une situation de prime abord très commune, une famille au bord de l’implosion, Carine Joaquim  extrait un premier roman fort, tout en nuances et d’une justesse psychologique rare. Stéphane et Elisabeth quittent Paris avec Maëva, leur fille adolescente, pour prendre un nouveau départ, tenter de recoller ce qu’une infidélité a manqué de pulvériser. Stéphane pensait l’herbe plus verte ailleurs, il est revenu auprès de sa femme et de sa fille. Changer de décor implique-t-il nécessairement de retrouver un sens à sa vie ? Si Elisabeth se remet à peindre, sa passion première, Stéphane peste contre les transports en commun qui le mènent à son travail et a du mal à assumer son rôle de père auprès d’une adolescente en pleine rébellion et découverte des sentiments avec Richie un jeune migrant en attente de régularisation. Le dialogue se distend, Elisabeth entame une liaison autour de la peinture avec le père d’un des élèves du lycée de sa fille, élève atteint du syndrome de la Tourette et maltraité par ses camarades. 
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Dans ce contextes réaliste, cohérent et crédible, Corine Joaquim fait ressurgir les failles de chacun, mais surtout la manière dont le silence et les non-dits anodins finissent par former un tableau sombre, disloqué, où personne ne se parle vraiment, où tout le monde se fuit en souplesse, pensant l’illusion parfaite. Un schéma souvent rencontré dans la vie, hélas. En trame, sous le quotidien qui se déroule, Corine Joaquim décrit les espoirs fragiles, les passions naissantes, les incompréhensions, les lâchetés… la vie, d’une certaine manière. •• #livre #lire #lecture #litterature #litteraturefrancaise #bookstagram #booklover #bookalicious#lecturedumoment #lectureencours #lectureaddict #instalivre #livrestagram #bookaddict #passionlecture #librairie
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