Excellence, cheval, Italie, les trois mots-clé de ce roman ado où règne une ambiance poisseuse, alourdie par les non-dits et l’abus.
La poésie a le vent en poupe ! Grâce au travail d’éditeurs pointus et exigeants, le genre occupe une place de plus en plus importante (et qualitative) dans le paysage littéraire. Petite sélection de coups de coeur récents et 100% indépendants.
Au bord du bord. Laura Lutard. Ciselée, ondulante et précise comme une chorégraphie de danse contemporaine, la poésie de Laura Lutard observe le monde. Il serait plus juste de dire qu’elle met en mot des émotions suscitées par la marche du monde, ou son observation. Dans les mots de cette jeune poétesse, on sent l’urgence, la fragilité de quelqu’un qui a beaucoup (trop) perdu et qui se construit un univers, un cocon tendre et doux qu’elle a la générosité de nous donner à voir. Mieux, elle nous invite à repenser ce qui nous entoure, à regarder le quotidien comme des instantanés suspendus hors du tumulte. Également metteuse en scène et comédienne, Laura Lutard inscrit, avec ce premier recueil, dans une poésie où les corps et la nature occupent une place vivante et mouvante. Editions Bruno Doucey
Quatre à quatre vers le Nord. Jacques Darras. Pour mieux apprécier ce petit recueil bien particulier, quelques précisions : Il fait écho aux « Congés », forme poétique nouvelle développée au XIIIe siècle par trois poètes d’Arras. Si la forme a légèrement été modifiée, du douzain octosyllabiques, Jacques Darras est passé au quatrain, l’esprit d’origine, entre satire, aventure, humour et éloge, est bien présent. De quatrain en quatrain, le poète décrit des lieux traversés, emblématiques de ce « Nord » qui s’étend jusqu’à Berlin en passant par Amsterdam, les personnages rencontrés ou indissociables de l’histoire du territoire, sans oublier quelques odes à la bière locale. Tendre, piquant, vif et amoureux de sa région, Jacques Darras nous donne bien envie de ne pas perdre le Nord. Editions Cours Toujours
En l’absence de capitaine. Cécile Coulon . Les poèmes de Cécile Coulon sont bien plus que des poèmes. Ce sont des petites nouvelles qui disent tant en quelques lignes qu’il est très difficile d’en parler avec précision. Tant d’émotions, plus qu’autre chose, tant de vie, de ressentis, que les mots se perdent. Ce troisième recueil s’ouvre sur la perte d’une grand-mère chérie et aimée comme seules les grands-mères peuvent être aimées. Cécile Coulon lui rend hommages en inscrivant cet amour dans l’éternité d’un livre, la beauté de ses poèmes qui disent son enfance, son lien, à cette femme, à la nature, à ce qu’elle lui a transmis. Au fil du recueil, qui traduit avec élégance le travail de deuil, où l’on finit, malgré soi, par avancer et laisser les mort·e·s à leur place, la poétesse confirme son talent et cette sensibilité sans égal. Editions Le Castor Astral