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[INTERVIEW] Kim Zupan : l’Arpenteur

Posted on by BooKalicious

C’est le genre de livre qu’on a du mal à finir. Tellement puissant et bien écrit qu’on se demande de quelle époque sort son auteur. Quand on découvre un modeste américain de l’Arkansas, on reste un peu perplexe. Donc il existe, en 2015, quelqu’un capable de mélanger les styles littéraires avec une élégance et une finesse dont Faulkner serait fier ? Passer du naturalisme au noir, à la littérature des grands espaces et au roman d’apprentissage sans tirer des ficelles de manuels de classes ? Peut-être que Kim Zupan possède un talent rare : celui d’écrire pour écrire. Kim Zupan est un immense écrivain. Vivant!

 

zupan2-kim-zupan-543cf2259c4f2Comment avez-vous commencé à écrire ? Quand ? Pourquoi 

Mes parents étaient tous deux des lecteurs et il y avait des livres partout à la maison. On attendait de nous que nous lisions, et j’aimais ça, ce n’était pas une corvée. Je suis devenu fasciné par les mots et les interactions entre les mots. Enfant, je collectionnais les mots étranges et les amassais comme des pierres précieuses ou des joyaux. Après avoir lu les livres labellisé « pour garçons » comme Tarzan, The Hardy Boys, H. Ryder Hagard, et plus tard, Poe, j’ai découvert que je voulais raconter mes propres histoires et influer sur la vie des gens de la même manière que ces livres avaient influé sur la mienne. Tout écrivain devrait posséder un égo suffisamment dimensionné pour que ses histoires valent quelque chose et peuvent, dans les faits, agiter quelque chose dans l’âme du lecteur. J’essaie de faire ça ; j’espère que j’y arrive.

Quelle a été votre inspiration pour cette histoire ?

Un de mes très vieux et bons amis, qui a récemment pris sa retraite en tant que senior agent spécial d’une agence  gouvernementale , a été shérif adjoint plus tôt dans sa carrière. Nous avons souvent parlé tard dans la nuit, plein de gin, échangeant des histoires et des mensonges. Il aimait parler de son travail et c’était génial. Un de ses boulots était de chercher des gens disparus avec son chien, et pendant son mandat au bureau du shérif, il a surveillé un vieux criminel professionnel dans l’attente de son procès. Le matériau a tourné dans ma tête pendant que j’écrivais d’autres choses et il est venu à la vie sous le nom de Les Arpenteurs. D’une certaine manière, l’histoire demandait à sortir. Il me semblait bien que je n’avais pas voix au chapitre.

De quels courants littéraires vous sentez-vous proche ? 

Oh bon sang, je ne suis même pas sûr de connaitre les courants littéraires à la mode! Je ne prête vraiment pas attention aux tendances, mouvements ou genres. Peut-être devrais-je, je ne sais pas. J’ai entendu lire qu’on qualifiait Les Arpenteurs de naturaliste, de littérature sale ou de « grit lit ». (NDT : terme désignant une littérature abrupte, mêlant humour et violence, très sudistes). Ou même comme un roman policier ou à suspense. (Je présume que le livre a la trame d’un policier de la même façon que Moby Dick est une histoire sur la pêche. C’est à dire : pas du tout.) C’est juste une histoire et j’ai essayé de décrire avec précision les interactions entre les personnages, et de décrire avec précision la campagne où ils habitent. Je ne sais pas quel est ce courant littéraire.

Avez-vous prévu d’écrire d’autres livres ? 

Je suis dans les affres d’un nouveau livre en ce moment et je suis très impatient. Par chance et Dieu merci – je suis atrocement lent – j’aurais achevé un brouillon à la fin de l’été. Dès que je quitte la France pour rentrer chez moi, je mets la main à la pâte.

Vous définiriez-vous comme un charpentier, un écrivain ou les deux ? Quel est le métier que vous préférez ? 

Je me suis toujours considéré comme un écrivain. La charpenterie (ou la pêche au saumon ou le travail de ranch), ce sont des choses que j’ai faites pour soutenir ma famille et m’acheter du temps d’écriture. Je dois beaucoup à la charpenterie. C’est un beau et noble métier, et je m’y suis découvert plutôt bon, alors les moutons étaient bien gardés . Mais jamais, quand je me suis regardé dans le miroir, je n’ai vu un charpentier. Je voyais un écrivain – inconnu, peu publié, travaillant dans le vide – mais néanmoins un écrivain. Je suis un écrivain qui fait de la charpenterie, pas un charpentier qui écrit. La distinction, même ténue, a été essentielle à ma santé mentale pendant des années.

 

0824-cover-ploughmen-543cef98e23b6 Les Arpenteurs de Kim Zupan. Editions Gallmeister.
ndlr : Kim Zupan sera en France mi-mai, dans le cadre du Festival Etonnants Voyageurs. Check it out!

 

Petit extrait

Prologue

À L’AUTOMNE de cette année-là, le garçon descendit du bus au bout de la route sèche, la haie de buissons vrombissant du crissement des sauterelles affolées qui bondissaient à son passage depuis les hautes herbes et le feuillage pâle et pous- siéreux des oliviers de Bohême, se heurtaient à son pantalon et se précipitaient contre les pans de sa chemise. Une fois par mois, on leur permettait de quitter l’école plus tôt et on les encourageait à mettre ce temps libre au profit des œuvres de charité. Val était un garçon sérieux. Tandis qu’il faisait passer ses livres d’une main à l’autre en avançant vers la maison au loin, il entreprit d’établir une liste : rendre visite aux malades, vêtir ceux qui sont nus, ensevelir les morts. Quoi d’autre ? Les vaches noires du voisin baissaient les yeux vers lui depuis le promontoire, leurs silhouettes ondulant et flottant étrangement dans la brume de chaleur. Visiter les prisonniers, voilà encore autre chose. Donner à boire aux assoiffés. À l’ouest, au pied du promontoire, il apercevait son père sur le Minneapolis-Moline qui décrivait des cercles au milieu du champ des Schmidt dans un nuage de poussière.

L’ÉCRITURE de sa mère était faite de boucles splendides, per- fectionnées sous la menace et les cannes agitées de ces mêmes sœurs de la Providence intimidantes qui enseignaient aujour- d’hui à Val, cette écriture dessinée sur les petits mots qu’elle lui laissait avec son déjeuner de l’école, sur les marges d’une carte d’anniversaire ou, plus rarement, lorsqu’elle et son père sortaient, cette écriture qui accompagnait sur son oreiller les trésors qu’il amassait. Sa mère mettait un grand soin à la réalisation des pleins et des déliés de ses lettres, comme si ses mots sculptés dans la frise d’un temple devaient y vivre un millier d’années. Ce jour de septembre, le mot avait été déposé à la verticale entre la salière et la poivrière en forme de cochons souriants. “Mon chéri. Viens seul dans la remise.”

Il se rendit dans la chambre de sa sœur cadette, où elle dormait sous ses draps froissés, le pouce dans la bouche. Il prit une pomme dans la corbeille à fruits près de l’évier et la mangea, debout près de l’îlot de cuisine. Par la fenêtre, au-delà du terrain rocailleux, il distinguait la porte ouverte de la remise. Une hirondelle se posa sur l’unique lampadaire du jardin, gazouilla et s’envola. Il la regarda s’éloigner. D’ici un mois, elle repartirait.

Dans le jardin, la poussière se souleva sous ses pieds, la journée était éclatante. En ville, ses amis jouaient à chat sur les boulevards verts, mais sa place à lui, il le savait, était ici. La porte de la remise grinçait en battant lentement sur ses gonds, et à l’intérieur, il ne voyait que l’obscurité. À des kilomètres d’altitude, un nuage solitaire dans le firmament brillant traînait son ombre sur le sol. Sa mère se serait arrêtée un instant pour le regarder passer.

Des années durant, ils avaient élevé des poules dans la grange à structure métallique, une entreprise qui n’était qu’une bataille perdue d’avance, disait-elle, car celles qui ne mouraient pas de froid étaient victimes des renards ou des moufettes, et si elle devait œuvrer à nourrir tous les prédateurs de la région, autant aller acheter de la nourriture pour chien et ne plus en parler. Les poules avaient disparu depuis longtemps, mais, quand le vent soufflait et faisait trembler le bâtiment, des plumes tombaient encore des pannes de la charpente ou des poutres tout en haut, qu’on distinguait dans l’obscurité. À présent, alors qu’il se tenait à l’intérieur, les bras étreignant un poteau rugueux, un de ces flocons crasseux tomba en une trajectoire aléatoire et il aperçut dans le noir au-dessus de lui la corde, enroulée deux fois et attachée.

Plus tard, il se souviendrait de l’odeur des poules, il les imaginerait pencher leurs têtes scabreuses dans les recoins sombres et gratter le gravier de leurs horribles pattes. Il se souviendrait de ça et de la main de sa mère quand il l’avait enfin touchée, semblable au bois du poteau qu’il agrippait si fermement, observant dans l’intérieur poussiéreux et confiné le lent, lent balancement de ce corps semblable à un métronome.

Il remit en place l’échelle à l’endroit où elle était tombée, gravit les barreaux comme elle l’avait fait et scia longuement la corde avec son canif. D’une bâche constellée de taches, il recouvrit le corps à l’endroit où il était tombé, faisant jaillir des plis la poussière pareille à un farfadet dans l’air étouffant, et il lui toucha la jambe une fois pour s’assurer qu’elle était rigide, qu’elle n’était plus sa mère mais autre chose, abandonnée à sa place.

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Le département des théories fumeuses. Tom Gauld. Le département des théories fumeuses. Tom Gauld. Traduction d’Eric Fontaine. Editions 2024
@editions2024  @tomgauld 
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Vous connaissiez les strips à la fois moqueurs et tendres du dessinateur américain star Tom Gauld sur les affres de la création littéraire ? Il n’y épargne aucun domaine de la littérature, des grands thèmes classiques aux habitudes des amoureux du livre, sans oublier les dilemmes et maniaqueries d’écrivains, en herbe ou confirmés. 
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Avec ce nouveau livre, toujours aussi bien adapté et imprimé par les éditions 2024, Tom Gauld s’attaque avec le même esprit à l’univers de la science et de la science-fiction. Taquin, absurde, spirituel, tendre, l’illustrateur écossais, qui sévit, entre autres magazines et journaux prestigieux, au New-Yorker, au Guardian, au New-York Times, il croque en quelques cases les traits propres aux scientifiques et à leurs recherches. 
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Il excelle tout autant dans l’humour scientifique que littéraire et parvient même, prouesse, à intéresser quelques littéraires (oui, j’aime parler de moi au pluriel) au vaste domaine des sciences. Bravo Tom Gauld ! #comicstrip #tomgauld #illustration #lire #livre #lecture #lecturedumoment #lectureaddict #livreaddict #editionindependante #instalivre #livrestagram #bookstagram #bookstagramfrance #booklover #bookalicious #critiquelitteraire #bookworm #bookaddict #lirecestbon
Tous nos corps. Guéorgui Gospodinov. Traduction d Tous nos corps. Guéorgui Gospodinov. Traduction de Marie Vrinat. Editions Intervalles @intervalles 
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La micro-fiction est un art à part entière. Ni poésie ni nouvelle ni aphorisme, elle ne peut s’appuyer sur aucun artifice de style, ne peut se permettre la moindre faiblesse de structure. Quelques lignes, c’est exigeant, bien plus que encore que quelques pages. 
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Poète, romancier et dramaturge, le bulgare Guéorgui Gospodinov livre ici un texte tout en délicatesse. Les scènes instantanées qu’il croque en quelques lignes, parfois simplement en quelques mots, sont tour à tour tendres, drôles, moqueuses, décalées, absurdes, ou un peu tout ça à la fois. Ces « histoires ultra courtes » comme l’annonce l’auteur, sont jalonnées d’illustrations façon collages abstraits qui contribuent à cette ambiance feutrée. 
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Avec un remarquable sens de la chute et de l’angle, Guéorgui Gospodinov signe un texte doux et ciselé, positif et espiègle. Un régal qui chatouille l’esprit. #livre #lire #lecture #litterature #litteratureeuropeenne #traduction #livrestagram #instalivre #instalecture #bookalicious #booklover #varionsleseditions #editionindependante #bookstagram #critiquelitteraire #lecturedumoment #passionlecture
Le passage. Elliot Ackerman. Traduction de Janique Le passage. Elliot Ackerman. Traduction de Janique Jouin-de Laurens. Editions Gallmeister
@editions_gallmeister 
Il y a beaucoup de manières différentes de parler de la guerre, quelle qu’elle soit. La littérature américaine l’illustre depuis des décennies, avec des romans forts qui montrent tous une facette différente de la guerre, actuelle ou passée. 
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Finaliste du National Book Award, ce roman tout en nuances joue sur l’ambivalence, l’opposition entre deux mondes : l’Orient et l’Occident. Haris Abadi, ancien interprète pour l’armée américaine en Irak immigré aux Etats-Unis, décide un jour de partir en Syrie combattre le régime de Bachar El-Assad aux côtés des rebelles. Sitôt arrivé à la frontière, en Turquie, il se fait dépouiller par son passeur. Sans argent, sans papiers, ni d’ici ni d’ailleurs, Haris rencontre un couple de Syriens réfugiés, pulvérisés par la guerre. À travers leurs amitié, nouveau point d’ancrage dans la vie chaotique de l’ancien interprète, les motivations se fissurent pour laisser émerger la réalité intime dans toute sa tragédie. 
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Au fond, quel est le but d’Haris ? Sa quête ? Le sens de sa vie ? Vétéran des forces spéciales, Elliot Ackerman a passé 10 ans en Afghanistan et en Irak. Son écriture s’en ressent par sa précision, sa limpidité et ses nuances. La justesse avec laquelle il parle des situations et des conflits laisse penser à un documentaire caméra embarquée, la finesse et la force de son écriture prouvent qu’il a bien fait de déposer les armes pour prendre la plume. #livre #lecture #litteratureamericaine #lire #litterature #lectureaddict #lectureterminée #livreaddict #instalivre #livrestagram #instalecture #bookstagram #booklover #bookalicious #gallmeister #varionsleseditions #editionindependante #critiquelitteraire
Encabanée. Gabrielle Filteau-Chib // L’appariti Encabanée. Gabrielle Filteau-Chib // L’apparition du chevreuil. Elise Turcotte. Editions Le Mot & le Reste 
@lemotetlereste 
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Pour la première fois dans l’histoire de Bookalicious, une chronique en demi-teinte et double ! Pourquoi ? Parce que ces deux livres québécois, publiés aux excellentes éditions Le Mot et le Reste, qui s’aventure sur de belles terres en matière de littérature contemporaine, développent des thématiques proches : une femme, féministe et menacée par des haters, se réfugie à la campagne, loin du tumulte urbain et de sa violence. 
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L’une et l’autre autrice partent dans une retraite minimaliste dans une cabane isolée. Mêler féminisme et nature-writing, quelle bonne idée ! 
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Si « L’apparition du chevreuil » déploie un univers particulier, tout en nuances et en introspection, entre ode à la nature et fantastique (sans oublier une critique de fond des mécanismes de violence envers les femmes), « Encabanée » traîne des raquettes. La jeune femme qui part faire le point sur sa vie et se recentrer dans une cabane en plein hiver semble manquer de bon sens. Mal équipée, mal préparée, elle peine à supporter les conditions et plus encore, la solitude. Si de belles images se dégagent au début et posent un décor magnifique, les féministes risquent de hausser les sourcils à la lecture de cette aventurière du dimanche qui attend avec impatience qu’un homme vienne fendre son bois. 
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Rassurez-vous, mesdames : on peut s’encabaner sans l’aide d’un homme (il suffit juste de s’organiser un peu). On part quand ? #litterature #litteraturequebecoise #lire #livre #lectureaddict #lectureterminée #passionlecture #varionsleseditions #instalivre #livrestagram #bookstagramfrance #instalecture #naturewriting #chroniquelitteraire #livreaddict #editionindependante #booklover
Sois sage, bordel. Stina Stoor. Traduction sous la Sois sage, bordel. Stina Stoor. Traduction sous la direction d’Elena Balzamo. Editions Marie Barbier @marie_barbier_editions @stinastoor @ettuttiquanti 
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Ce recueil ne ressemble à rien de ce que vous auriez pu déjà lire, ni en matière de nouvelles, ni en matière de littérature scandinave. Rien, du tout. Stina Stoor possède un talent de conteuse hors du commun, un style à plusieurs niveaux de lecture et une écriture en mouvement, ondulations et étranges échappées. Organiques et sauvages, les textes de Stina Stoor parlent de mort, d’enfance, de nature, d’étrangeté, de liberté, d’amour, de féminité, de désir… des thématiques familières qui prennent sous sa plume une dimension parfois onirique. 
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Aujourd’hui primée par de prestigieuses récompenses littéraires suédoises, Stina Stoor a grandi dans un petit village paumé à la frontière de la Laponie Suédoise, un village où elle était l’une des seules enfants, où tout le monde se connaît et où vivent sans doute plus de non-dits que d’individus. Pourtant, c’est le monde entier, l’humanité entière qui se reflète dans les facettes de ces bijoux littéraires à la frontière de l’adolescence, quand l’enfance s’efface lentement pour laisser place aux premières étincelles de lucidité adulte. 
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Initiatiques, fantastiques, réalistes, flirtant avec le nature writing, les nouvelles de Stina Stoor oscillent entre les genres et happent leurs lecteurs dans une dimension parallèle magique. #livre #lire #lecture #lecturedumoment #lecturefeministe #litteraturescandinave #litteraturesuedoise #nouvelles #shortstory #instalivre #livrestagram #booklover #bookaddict #bookalicious #critiquelitteraire #bookworm  #livreaddict #instalecture #lecturetime #lectureaddict #stinastoor
La comédie urbaine. Sébastien Doubinsky. Edition La comédie urbaine. Sébastien Doubinsky. Editions publie.net
@thebigdoubinsky / @publienet 
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Sébastien Doubinsky a un don : rendre attachants et familiers de parfaits inconnus, des idéalistes paumés, des petites frappes romantiques, des marginaux familiers, des artistes exaltés mais pas doués, bref, Doubinsky est un peintre autant qu’un poète. Plus encore que des situations ou des scènes, ils peint des émotions, des ressentis, des traits de personnalités. Plus encore que ses personnages, c’est nous qu’il fait évoluer dans cette fresque en trois temps reliés entre eux par quelques détails. Le poète, le barman et le philosophe, pourrait-on résumer, trois vingtenaires qui ont en commun la vie, l’amour, l’ivresse, l’exaltation, la fougue, c’est un peu nous, quel que soit notre âge, notre genre, notre métier, notre vie. 
••
Quoi qu’il fasse, Doubinsky, qui a lui-même un nom qu’il pourrait  attribuer à l’un de ses héros, parvient toujours à toucher son lecteur, à lui rappeler des choses qu’il a vécues, des traits de son propre caractère. Cette « Comédie Urbaine », qui porte bien son nom puisque l’humour est l’un de ses moteurs, est l’un des meilleurs livres de cet écrivain contemporain rock’n’roll et disjoncté. #livre #livrestagram #livreaddict #lecture #litterature #lecturedumoment #lectureaddict #passionlecture #instalivre #booklover #bookalicious #publienet #litteraturefrancaise #editionindependante #critiquelitteraire
Sang et stupre au lycée. Kathy Acker. Traduction Sang et stupre au lycée. Kathy Acker. Traduction de Claro. Editions Laurence Viallet. @editionslaurenceviallet 
••
Ce n’est pas un livre dans lequel on plonge, c’est une bête sauvage qui nous saute à la gueule. En même temps, si l’on pouvait lire un livre de Kathy Acker avec mollesse ou légèreté, sans en sortir le cerveau à l’envers, ce serait inquiétant. Figure phare de l’underground, punk, féministe et queer, Kathy Acker est une sœur d’univers de Burroughs. Comme lui, elle joue sur les genres, mélange cut-up, écriture automatique, pornographie, autobiographie, livrant des textes proches de la performance plutôt que du roman. Plus que lui encore, elle pulvérise les bienséances, la bien-pensance et roule sur la morale sans aucune peur. 
••
Sans limites, presque, puisque la violence, physique, psychologique et sexuelle est exposée sans aucune demi-mesure, montrée et caricaturée à l’extrême pour mieux dénoncer la manière dont la société capitaliste écrase et modèle les individus, Kathy Acker livre une prose unique, où politique et intime ne font qu’un. 
••
Les très sélectives et qualitatives éditions Laurence Viallet publient là le premier succès de cette « terroriste littéraire », ou plutôt la première fresque déjantée, morcelée, et pourtant parfaitement cohérente, accompagnée de dessins de Kathy Acker. L’underground n’a jamais été aussi proche. 
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Vilaines filles. Pauline Verduzier. Editions Anne Vilaines filles. Pauline Verduzier. Editions Anne Carrière
@pverduzier | @editions.anne.carriere 
••
Il ya beaucoup de livres, films, BD, docus sur l’univers des travailleuses (et travailleurs) du sexe, parfois passionnants, parfois glaçants, parfois détestables de bonnes intentions. Journaliste spécialisée dans les questions de genre et de sexualité, Pauline Verduzier livre ici une non-fiction subtile sur l’univers de la prostitution. 
••
Entre enquête et reportage, elle évacue tout voyeurisme ou formatage pour aller à la rencontre des personnes, de leurs motivations, de leur histoire, de leur trajet. Sans misérabilisme ni tabous, elle donne la parole à des hommes et des femmes. Contrairement à ce que laisse penser la couverture, le livre ne traite pas que des clientes de travailleuses du sexe, même si ce pan y est abordé de manière très nuancée, il y est aussi question de clients et de travailleurs du sexe, bref, de société et pas de préférences. Avec intelligence et subtilité, Pauline Verduzier soulève des questions inhérentes à l’égalité entre les hommes et les femmes, au rapports de séduction, aux injonctions, aux étiquettes que le patriarcat colle sur l’expression de la sexualité. 
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À l’heure où les milieux militants ont tendance à se déchirer sur des questions de point de vue, ce genre de livre tombe à point nommé : il démystifie, rappelle qu’avant les idées, il y a des humains à défendre. À écouter. 
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Entretien avec Pauline Verduzier à retrouver sur Booka. Lien dans la bio ! 
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Nos corps étrangers. Carine Joaquim. @carinejoaqu Nos corps étrangers. Carine Joaquim. @carinejoaquim1 @la_manufacture_de_livres 
@trames_xyz 
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D’une situation de prime abord très commune, une famille au bord de l’implosion, Carine Joaquim  extrait un premier roman fort, tout en nuances et d’une justesse psychologique rare. Stéphane et Elisabeth quittent Paris avec Maëva, leur fille adolescente, pour prendre un nouveau départ, tenter de recoller ce qu’une infidélité a manqué de pulvériser. Stéphane pensait l’herbe plus verte ailleurs, il est revenu auprès de sa femme et de sa fille. Changer de décor implique-t-il nécessairement de retrouver un sens à sa vie ? Si Elisabeth se remet à peindre, sa passion première, Stéphane peste contre les transports en commun qui le mènent à son travail et a du mal à assumer son rôle de père auprès d’une adolescente en pleine rébellion et découverte des sentiments avec Richie un jeune migrant en attente de régularisation. Le dialogue se distend, Elisabeth entame une liaison autour de la peinture avec le père d’un des élèves du lycée de sa fille, élève atteint du syndrome de la Tourette et maltraité par ses camarades. 
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Dans ce contextes réaliste, cohérent et crédible, Corine Joaquim fait ressurgir les failles de chacun, mais surtout la manière dont le silence et les non-dits anodins finissent par former un tableau sombre, disloqué, où personne ne se parle vraiment, où tout le monde se fuit en souplesse, pensant l’illusion parfaite. Un schéma souvent rencontré dans la vie, hélas. En trame, sous le quotidien qui se déroule, Corine Joaquim décrit les espoirs fragiles, les passions naissantes, les incompréhensions, les lâchetés… la vie, d’une certaine manière. •• #livre #lire #lecture #litterature #litteraturefrancaise #bookstagram #booklover #bookalicious#lecturedumoment #lectureencours #lectureaddict #instalivre #livrestagram #bookaddict #passionlecture #librairie
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